Les adultes s’approprient le calendrier de l’avent
Longtemps réservé aux enfants, le calendrier de l’Avent prend ses racines au XIXᵉ siècle en Allemagne, où l’on marquait les jours avant Noël avec des images religieuses ou des bougies. Dans les années 1950, le chocolat fait son apparition dans les cases, popularisant le rituel. Depuis les années 2000, de nombreux enfants disposent du leur pour compter les jours jusqu’au 24 décembre.

Déguster son chocolat du 1er décembre à la pause-café : c’est ce que feront désormais nombre de salariés, certains pouvant même profiter d’un thé différent chaque jour. Le calendrier de l’Avent a quitté les chambres d’enfants pour s’installer sur les bureaux. Pour certains, c’est une tradition qui émerge entre collègues.
« Ma N+2 perpétue la tradition de l’ancien DRH : elle commande un calendrier double pour chaque pôle. Avec mon binôme, on choisit toujours celui au saucisson depuis trois ans, parce qu’on adore ça », raconte Caroline. « Et par volonté personnelle, on en a offert un à notre N+1 pour lui montrer notre attachement et le plaisir qu’on a à travailler avec elle. J’en ai profité pour m’en prendre un pour la maison. »
D’autres font preuve de créativité : « Une collègue en a fabriqué un en tissu trop stylé, tous les jours on va tirer trois gagnants », sourit Angèle. Et parfois, c’est l’entreprise qui s’en charge. « Comme tout le monde, j’en ai reçu un de la boîte hier : il est très beau », confie Margot.
La tradition reste toutefois très présente dans les foyers. Le calendrier de l’Avent demeure un rituel familial, parfois fait maison. « Chaque année, on ressort le même arbre avec des petites boîtes suspendues. Chaque jour, on ouvre la boîte et chacun prend son chocolat », raconte Marie, dans cette famille de cinq gourmands attachés à l’esprit de Noël. Un moment de partage,pas pour tous certaines habitudes sont tenaces : « Camille, 31 ans, en reçoit toujours un de sa mère, qu’il déglingue en un soir », rapporte Lucas, amusé.
La tradition trouve aussi sa place au sein du couple, souvent sous l’impulsion de la partie féminine. « Et mon petit doigt m’a dit que Tomas allait m’en offrir un », glisse Margot, pour certain c’est unilatérale « Elle en a même deux parce que j’en ai rien à faire, moi », admet Nicolas, hilare. Mais la magie de Noël n’est plus réservée aux femmes : « En perso j’en ai pas encore, mais mon mec, qui adore Noël, est sur le dossier », confie Angèle.
Exit l’hégémonie du chocolat, le calendrier de l’avent se diversifie « LA TRADITION DU CALENDRIER DE L’AVENT EN PLEINE RÉVOLUTION »
Derrière ce retour en force se cachent les millénials, génération reine de la nostalgie et clientes idéales pour rallonger la saison de Noël. Le calendrier de l’Avent flatte leur besoin de douceur, de rituels et de réconfort, tout en offrant aux marques un marché colossal. Le petit chocolat de notre enfance est devenu un produit marketing redoutable : un plaisir quotidien, un compte à rebours, et un business qui n’a pas fini de se réinventer.
Dimitri ROBINET